Vélo-stoppeurs
Le charmant petit village du Sud-Ouest où se font de belles rencontres et où nous nous rendons régulièrement et la maison de mes parents sont distants d'une quarantaine de kilomètres environ. Nous parcourons donc régulièrement la route qui les sépare à vélo.
Ce vendredi, nous étions donc en route vers la maison de mes parents.
Après à peine un quart du trajet parcourus, notre regard est attiré par une petite boule de poils rousse qui gambade sur le bas côté de la route, vaguement aménagé en aire de stationnement.
Un petit matou miaule à se casser les cordes vocales, et se jette sous nos roues.
Bonnes pâtes, nous jouons quelques minutes avec lui, inconscients du drame qui se joue sous nos yeux.
Puis, nous entendons un second miaulement dans le fossé. Nous cherchons la provenance de ces "miaous" déchirants, et découvrons rapidement une vieille veste verte abandonnée, et un second chaton, plus craintif, caché dans les fourrés.
Pas besoin d'être Einstein pour comprendre la situation... voilà que ces deux boules de poils devenues trop encombrantes pour les vacances ont été lâchement abandonnées sur le bord d'une départementale à grande circulation, loin d'habitations, les condamnant à mourir de faim, froid ou écrasé gentiment déposées par leur propriétaire au lieudit La Roche près de Loupiac, là où une autre voiture pourrait stationner et les prendre...
Le charme des deux chatons Notre civisme l'emporte. Nous voilà trouvant une solution pour embarquer les deux bestiaux malgré notre équipement cycliste déjà bien volumineux.
Un sac de linge sale en toile, vidé, dans lequel nous engouffrons les chatons, le refermant avec son cordon, déposé dans un sac plus solide à fond plat, le tout sur le guidon, et nous voilà repartis, direction le véto le plus proche.
le premier véto est fermé.
le suivant nous indique l'âge et le sexe des matous, nous confirmant leur bon état de santé.
mâle de 2,5 mois femelle de 3,5 mois
Nous lui achetons également un sac de croquettes spécial chatons, que nous arrivons tant bien que mal à caser dans notre barda.
Ne pouvant pas les garder lui-même, la véto nous indique une association pas très loin de chez mes parents.
Nous prenons donc la décision de poursuivre notre route sans autre halte, et sans faire de détour pour trouver un improbable refuge...
Nous continuons avec nos deux vélo-stoppeurs, confortablement installés dans leur sac accroché au guidon. Sous les plaintes vocales encouragements vocaux des deux matous, nous aurons parcourus les quelques 25 km, qui séparaient leur lieu d'abandon de notre destination.
Arrivée à bon port, nous libérons nos rescapés, leur donnons à boire et à manger avant de filer nous prendre une douche et une restauration bien méritée.
Après le repas, nous prenons contact avec une association à même de les recueillir dans l'attente de leur trouver un foyer digne de ce nom.
Ils passeront l'après-midi avec nous, à dégourdir leur patoune dans le jardin, grimper aux arbres sans savoir redescendre (grrr), grignoter des croquettes et chercher des câlins, et des genoux douillets pour faire la sieste.
Dommage que nous étions si loin de chez nous,
sinon, nous les aurions gardés...
mais en même temps, comment leur resister ?